Siem Reap
Samedi soir, c’était soirée cirque ! L’association Phare Ponleu Selpak, créée après la guerre, a pour but d’aider les gens à se reconstruire et à reconstruire une identité cambodgienne commune à travers les arts. Elle a monté un spectacle avec les jeunes qui se forment dans le centre. C’était vraiment impressionnant : plein de numéros d’acrobatie qui n’avaient rien à envier aux professionnels, et le tout par une chaleur et une humidité étouffantes (ce qui rendait encore plus périlleux les numéros où ils doivent se porter, se tenir ou se rattrapper vu que leurs mains glissaient à cause de la sueur). Super spectacle, donc, à aller voir absolument si vous passez dans le coin. Un petit aperçu d’un de leurs numéros :
Dimanche matin, redépart avec notre chauffeur de tuk-tuk - celui qui est fan de catch - pour un petit tour dans la campagne au Nord de la ville. Il nous a d’abord fait goûter du riz gluant préparé dans un bout de bambou avec du lait de coco et cuit sur le feu de bois. Miam !
Après, petit tour par une pagode avec de jolis jardins.
Dans le champ à côté de la pagode, un autre monument (et ossuaire) en mémoire des victimes du génocide.
Maison traditionnelle khmère. Celle-ci était habitée par des moines.
Toujours autour de la pagode. Ici, un échaffaudage classique, mais sur roulettes. On imagine le mode d’emploi ikéa !
Une autre pagode, avec un grand Bouddha couché :
Système cambodgien de récupération d’eau de pluie dans de grandes jarres :
Après, visite d’une “poissonnerie” sur les bords du Sangker. Il faut avoir l’estomac bien accroché : l’odeur est saisissante. Le poisson est découpé à même le sol, puis salé, puis conservé dans de grands bidons en plastique. Il macère là-dedans jusqu’à obtention d’une sorte de pâte de poisson, utilisée dans les plats du type “amok” (un des plats traditionnels cambodgiens les plus appréciés ici). Pour obtenir la pâte, les employés mélangent et transvasent le poisson de temps à autre avec une fourche (rouillée par le sel, à force). Bon appétit !
Plus agréable, petit passage par l’une des familles qui prépare du papier de riz (celui qui sert à faire des rouleaux de printemps, par exemple). Les galettes sont préparées à base d’une farine de riz et d’eau très brièvement chauffée, puis laissées sécher sur de grands panneaux en bois au bord de la route.
Dernier temple de la journée, le Wat Ek. Pas mal de murs semblent prêts à s’effondrer au moindre éternuement. Heureusement, on ne rigole pas avec la sécurité : de charmants petits panneaux “danger” sont là pour vous prévenir que vous êtes trop près.
Encore un grand Bouddha, mais assis cette fois.
Le soir, il était prévu qu’on aille voir un envol de chauves-souris un peu en-dehors de la ville. Mais paf, un gros orage de mousson est passé par là. Il pleuvait des trombes d’eau, ce qui n’a pas empêché les enfants de profiter de la piscine. On a appris que dans ces conditions, la tenue la plus adaptée est de mettre des tongs et un short, puisqu’on a de l’eau jusqu’aux mollets et que de toute façon elle est chaude. Par contre, on ne voit rien du sol sur lequel on marche, il faut donc faire un peu gaffe.
La rue de notre hôtel s’étant donc transformée en petite rivière, difficile de partir en ballade. On a tout de même finalement tenté une sortie en tuk-tuk (eau jusqu’au milieu des roues), et on s’est fait bien trempé à chaque croisement de véhicule (surtout les gros 4x4 qui créaient de mini-tsunamis). Finalement, le chauffeur a préféré laisser tomber les chauves-souris et on est rentré s’essorer.
Lundi, réveil à 5h30 pour un départ à 7h sur un petit bateau qui doit nous permettre de relier Siem Reap, ville de départ pour les temples d’Angkor ! Vu les commentaires qu’on avait lu sur TripAdvisor la veille, on s’attendait au pire - d’autant plus que nos tickets avaient l’air d’avoir déjà été utilisés : date de la veille tipp-exée et date du jour écrite par-dessus au stylo, contre-marques déjà déchirées, etc. Finalement, on ne s’en est pas trop mal sorti, mais probablement grâce au fait qu’on est en basse saison touristique (pas trop de monde dans le bateau) et que le niveau de l’eau est assez haut (rapport au début de la saison des pluies - donc pas de problème pour naviguer). On est donc monté à bord de ce fier navire, pas autant surchargé qu’on ne l’avait imaginé (tout le monde avait une place assise) ; nos sacs en équilibre précaire à l’arrière du bateau. Et hop, c’était parti pour 7 heures de navigation dans les méandres du Sangker. Le long des berges, plein de petites maisons plus ou moins solides, beaucoup de pêcheurs, et parfois des silhouettes de pagodes.
Notre bateau faisait également office de distribution de courrier et de nourriture. A chaque village, le conducteur klaxonnait, et une barque venait déposer ou prendre un bidule (du petit sachet plastique au gros sac de jute). Des gens pouvaient également monter ou descendre du bateau. Quand toutes les places étaient prises à l’intérieur, ils devaient aller s’asseoir sur le toit. On a également vu des filets de pêche à balancier, comme ceux de Kochi, en Inde - et, juste remarque de la part d’un autre touriste du bateau, comme en Bretagne, aussi.
Et puis, après environ 6h de voyage dans les méandres de la rivière, on a débouché sur le Tonlé Sap. C’est l’immense lac qui se trouve au centre du pays. A la saison des pluies, sa superficie est multipliée par quatre et sa profondeur par dix (le Mékong refluant dans le lac, alors qu’en principe c’est l’eau du lac qui se jette dans le Mékong pour aller vers la mer).
Et c’est l’arrivée de l’autre côté. On y a vu un bateau pris dans les nénuphares. Visiblement, c’est le grand truc des “Tara”, de se prendre dans quelque chose.
Finalement, après ces longues heures assis sur des banquettes en plastique pas très confortables et à prendre le soleil sans boire suffisamment d’eau (stratégie adoptée par tous les passagers ayant pu voir ou tester une fois les “toilettes” du bateau), on délirait un peu. Cela a donné de grands jeux de mots dont on a un peu honte aujourd’hui, mais qui nous ont bien fait rire sur le moment, du type : “Eh, tu crois que c’est Angkor loin?” Amis de l’humour, pardon.