Phnom Penh - Palais Royal et Mékong
Nous revoilà donc à Phnom Penh pour les derniers jours de notre voyage. Vendredi, on a finalement réussi à visiter le Palais Royal (qui était fermé quand on est arrivé il y a trois semaines, à cause des cérémonies pour le transport des cendres du Roi). Le palais est constitué d’un ensemble de bâtiments entourés d’une enceinte. Là, c’est la salle du trône. On peut noter les quatres têtes de Bouddha au sommet de la flèche centrale. En-dessous, à l’intérieur, se trouve le trône, sur un piédestal. ça respecte la hiérarchie : en bas, le peuple, ensuite, le Roi, et tout en haut, les dieux (Bouddha étant un genre d’intermédiaire).
Là, un autre bâtiment qui servait jadis de parking à éléphant. Le Roi pouvait en effet grimper sans effort sur son éléphant depuis un petit balcon. Sur le côté droit, notez la présence d’un poteau en bois, tout spécialement installé là pour que l’Eléphant Royal puisse se gratter contre. Comme la voiture a aujourd’hui remplacé l’éléphant, le bâtiment sert à présent de salle de stockage pour instruments de musique.
Juste là, c’est le Palais où habite le Roi actuel, Norodom Sihamoni, fils de feu le Roi Sihanouk et de sa 6ème concubine. Si le premier fils de Sihanouk et de sa première femme n’a pas été nommé Roi (alors que, dans l’ordre de succession, il aurait dû avoir la priorité), c’est parce que celui-ci a bêtement décidé d’entrer en politique (il est ministre, ou quelque chose dans ce genre-là). Du coup, c’était incompatible avec la fonction de Roi. Résultat, c’est le petit Norodom Sihamoni - ex-danseur s’étant produit à Paris notamment - qui a hérité de la couronne. Mais celui-ci est toujours célibataire à 61 ans, préférant, selon le guide, la vie spirituelle à la compagnie des femmes (“He’s not that interested into ladies… He’s more like a monk.”). Tu parles. Et ça leur fait une belle jambe aux conseillers, eux qui doivent du coup se casser la tête à trouver un héritier au trône, faute de descendant direct. Le débat est toujours en cours (si la fonction vous intéresse, n’hésitez pas à envoyer votre CV).
Juste à côté du Palais Royal, l’enceinte de la Pagode d’Argent. Tout autour, une grande fresque présentant l’épopée du Râmâyana (avec toujours la même histoire de combat entre les dieux et les démons pour récupérer la belle Sita, et le chef de l’armée des singes, Hanuman, qui sert de pont entre l’Inde et le Sri Lanka et permet ainsi à son armée de régler le problème).
Plusieurs stupas sont répartis dans la cour. Ce sont des sortes de tombes où sont conservées les cendres des Rois ou des gens importants de la famille royale. En principe, une seule personne par stupa, sauf dérogation. Plus le stupa est grand, plus la personne enterrée là était quelqu’un d’important.
La Pagode d’Argent, datant d’il n’y a pas si longtemps (fin 19ème et reconstruite en 1962). Elle doit son nom à son plancher, entièrement recouvert de plaquettes d’argent. L’argent provient de l’ancienne monnaie cambodgienne, des pièces d’argent qui ont été récupérées quand le système est passé aux billets imprimés. Les anciennes pièces ont été fondues par les français, qui en ont profité pour y graver une fleur de lys dessus avant de rendre les plaquettes pour la Pagode. A l’intérieur, on trouve plein de statues de Bouddha ainsi que le fameux Bouddha d’émeraude. Sauf qu’il y a débat, ce Bouddha ayant été volé par les laotiens qui l’ont ensuite rendu tout en ayant eux-même conservé une copie en jade. Mais n’auraient-il pas plutôt rendu la copie et conservé l’original (les petits malins) ? Et c’est sans compter que la Thaïlande possède également une version similaire du Bouddha. Laquelle est donc la vraie ? Personne n’ayant le droit de toucher à la statue, impossible pour les experts de regarder ça de plus près avec un microscope. Mais d’après le guide, le vrai Bouddha d’émeraude se trouve probablement en Thaïlande, étant donné que c’est le pays qui a connu la plus grande avancée économique - preuve qu’ils ont l’original.
Comme on ne pouvait pas prendre de photos à l’intérieur, en voici une du jardin :
Joli portail :
Samedi matin, départ en bateau direction Koh Dach, l’île de la Soie. L’île est située au milieu du Mékong, à environ 30 minutes en bateau de Phnom Penh. C’est la basse saison touristique ici, et résultat, on est tout seuls sur le bateau ! ça fait un peu croisière de luxe.
On prend d’abord le Tonlé Sap, avec passage devant le Palais Royal, puis on remonte le Mékong.
Sur l’île, visite d’un élevage de vers à soie et d’un atelier de tissage (le tout géré par la même famille). Le temps nécessaire à constituer un “motif modèle” sur le métier à tisser est très long (de quelques jours à plus d’une semaine selon la complexité du motif). Après, il faut également plusieurs jours par tissu. Toute la famille participe : sur les photos, la grande soeur de la dame qui nous a fait visiter, et sa mère. Les hommes aussi tissent.
On a ensuite pu faire un petit tour de l’île sur une charrette à cheval. ça secouait tellement que c’était impossible de sortir l’appareil photo. Imaginez une planche en bois, deux roues et un petit cheval qui trottine gaiement dans les ornières de la route en terre. Les enfants qu’on croisait nous criaient tous “HELLOOOOO !” en agitant leurs mains avec de grands sourires, c’était rigolo. Passage par la Pagode des Homards. On ne peut pas se tromper :
A l’intérieur, c’est le Disneyland des statues en béton peintes dans des couleurs flashy. ça pique un peu les yeux.
Plusieurs temples avec statues de Bouddha bien-sûr, et de belles fresques au plafond retraçant les principales étapes de sa vie.
L’équivalent des cloches d’une église :
Et voilà : retour à Phnom Penh en bateau, avec bière offerte (et ils sont généreux sur la mousse).
Une petite insolation plus tard on était de nouveau à notre hôtel. On prépare nos sacs, on profite de se régaler dans les derniers restos et si tout va bien on sera rentré à Genève lundi matin !